présentation

Pourquoi Zéliane Création ?

Ma grand mère s’appelait Zélia et je m’appelle Anne d’où le prénom commercial de Zéliane.

J’étais souvent chez Zélia qui a passé sa vie à travailler en filature dans le Nord de la France où je suis née.
Elle était “varouleuse”, métier qui consistait à mettre, changer, réparer les cônes de fil sur les métiers industriels. Lorsque le fil cassait elle avait une pince “magique” qui faisait un noeud style noeud de dentellière et le cône pouvait de nouveau être évidé comme si de rien n’était. 😉 Mais en général elle faisait le noeud de dentellière avec ses doigts à la rapidité de l’éclair.

A la retraite elle continuait à faire ce qu’elle aimait : créer des lainages au tricot et tricoter, tricoter, tricoter…. Je la regardais faire et voulais l’imiter. Je n’avais que 2 ans lorsque je la talonnais pour qu’elle m’initie au tricot.

Mon premier exercice (à l’âge de seulement 2 ans) était de transformer une pelote de laine en chaînettes que je faisais avec mes doigts. Je me rappelle qu’elle m’avait dit ce jour là : “tiens, voici une pelote et je te montre comment on crochète de la chaînette avec les doigts”. Elle me montra puis elle ajouta : “lorsque tu auras transformé toute la pelote alors je te montrerai comment on fait de la chaînette avec un crochet”.

Je me suis acharnée à la tâche puis j’ai eu le droit à un crochet qu’elle m’offrit puis elle me montra la maille serrée, la bride… à 5 ans j’ai improvisé un napperon en brides et mailles chaînettes. Il était plat, bien rond, n’ondulait pas. j’avais donc réussi à faire le bon nombre d’augmentations. Je me rappelle de ce jour où il faisait beau et j’étais assise sur le pas de porte à Hellemmes, au 18 rue Louis Braille. Une voisine (Mme Petit) passait sur le trottoir et en voyant cette petite fille de 5 ans que j’étais me dit : “oh, il est beau ton napperon, félicitation !” (je me doute qu’elle en ajoutait un peu car ce n’était qu’un petit napperon en grosse laine). Fière de moi je lui ai immédiatement répondu : “vous le voulez ? Je vous l’offre”. et Mme Petit le prit en me remerciant et en me disant qu’elle le mettrait chez elle pour que tout le monde puisse l’admirer.

Puis j’ai laissé de coté le crochet pendant un certain temps afin de m’initier au tricot. Ma mission crochet était terminée, j’entreprenais une nouvelle mission découverte : le tricotage aux aiguilles !! Du haut de mes 5 ans j’avais besoin d’en apprendre plus sur cet art qui consiste à prendre du fil et à en faire un habit ! Magique non ?

Les années ont passé, j’ai 50 ans de plus et quelques milliers de tricots à mon actif.

Pendant ces 50 ans j’ai créé des modèles pour certaines filatures. J’ai rédigé des dizaines de modèles tricot pour des professionnels qui faisaient appel à mes services.

Maintenant j’ai ma propre boutique dont je suis fière car je passe toutes mes journées (7 jours sur 7) à tricoter, le bonheur. Toute petite je rêvais d’être “vendeuse”, je jouais souvent à la marchande. Mission accomplie. 😉

Je ne sais pas combien de temps je vais tenir car les revendeurs “classiques”, ceux ayant une petite structure comme la mienne, ne peuvent pas concurrencer avec ces “géants” qu’on trouve malheureusement sur le net. Je dis “malheureusement” car à chaque fois qu’on achète sur les grands sites du net on récupère souvent des pelotes venant de pays lointains (chine, turquie, …) au détriment des petites filatures françaises ou proches de la France.

Ne laissons pas mourir les marques anciennes.

D’après ce que je constate et ce que j’en déduis, si je fais un petit récapitulatif :
Bergère de France : a failli fermer. Combien de temps aurons-nous encore cette marque ?
Anny Blatt : vous rappelez-vous d’Anny blatt avec ses nombreux revendeurs et avec ses pulls luxueux très chers qu’on n’hésitez pas à s’offrir. Où se trouve cette gamme de luxe aujourd’hui ?
Fonty : cette petite filature à taille familiale est basée en Creuse. Elle produit des fils naturels avec les fibres d’éleveurs. Encore combien de temps ?
Cheval Blanc : basé dans le Nord de la France a dû ouvrir sa boutique en ligne en espérant ainsi augmenter ses ventes.
Phildar : vous rappelez-vous du nombre de magasins phildar autrefois (presque dans toutes les villes) et y avait-il autre chose que des pelotes ? Maintenant on y trouve plus d’habits que de laine.

Et la filature Sica mohair de Castres qui transforme les toisons des éleveurs. Ces mêmes éleveurs qui vivent de leur élevage et qui espèrent vendent leur production. Liste des éleveurs : http://www.mohair-france.com/annuaire-eleveurs-mohair-france/liste-eleveurs-mohair-france/

Un tricot ne se fait pas en quelques minutes. On passe parfois plusieurs semaines avant de le terminer. On peut donc acheter les pelotes qu’on a besoin sans forcément regarder de trop près le prix.

Evitons la surconsommation et achetons à des revendeurs à taille humaine qui ont besoin de vendre pour manger.

Dans ma boutique j’ai privilégié Textiles de la Marque car c’est une entreprise de recyclage qui donne une seconde vie aux poubelles de fils à tricoter. Et, ce qui m’arrange bien, propose également quelques gammes de fils suivis ce qui me permet de vous proposer des modèles toute l’année.

Dans ma boutique je propose Lammy car c’est une petite entreprise familiale basée aux Pays-bas qui n’a pas encore sa propre boutique en ligne (ce qu’ont les autres marques).

Combien de temps encore pourrais-je “jouer à la marchande” ? 😉

Bon, je pense avoir rédigé suffisamment en espérant que vous ayez eu le courage de me lire jusqu’au bout. 😉

Bonne créativité et longue vie au tricot !
Anne

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